Raie papillon-épineuse

29 octobre 2016

Une raie papillon épineuse (Gymnura altavela, Linnaeus 1758) a fait l’objet d’une capture accidentelle au leurre à l’embouchure de l’étang de Diana (Haute-Corse).

– Le spécimen

Il présentait une envergure de 1, 10m pour 10, 53kg.

Dans un fort courant à environ 2, 50m de fond, la raie a engamé le rapala fixant fermement les tridents au fond de sa gorge et n’a ainsi pas pu être relâchée.

Son estomac était rempli de plusieurs vives d’environ 12cm.

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Le pêcheur aurait déjà attrapé un spécimen plus petit qu’il aurait relâché.

En Méditerranée la raie papillon épineuse est considérée EN DANGER CRITIQUE D’EXTINCTION du à une diminution de plus de 80% ces vingt dernières années. L’UICN (Union Internationale de Conservation pour la Nature) l’a classée comme vulnérable et sur la liste rouge des espèces menacées. La convention de Barcelone, dont la France est signataire, la mentionne comme espèce en danger. Elle est en Annexe 2 de la liste des Espèces de requins et de raies inscrites dans les Annexes du protocole relatif aux Aires spécialement protégées et à la diversité biologique en Méditerranée.

Maria Anghjula LECA

ENREGISTREMENT RECENT D’UN SPÉCIMEN DE RAIE PAPILLON-ÉPINEUSE

(Gymnura altavela, Linnaeus 1758) DANS LES EAUX DE CORSE

Vincent Maliet & Thomas Paracchini

La raie papillon-épineuse (Gymnura altavela, Linnaeus 1758) se caractérise par un disque losangique, la présence de spiracles pourvus d’un tentacule sur le bord postérieur. La couleur de son dos se distingue par ses marbrures et ses taches variées évoquant les papillon diurnes ou nocturnes aux ailes déployées. Armée, elle possède 1 ou 2 aiguillons sur sa queue, courte en flagelle, ornée de bandes transversales claires et sombres. Son envergure maximale avoisine ou dépasse les 2 m.

La mâchoire supérieure, compte de 98 à 138 dents et, dans la mâchoire inférieure, une série de 78 à 110 dents. Pour chacune, il y a 10 à 12 rangées de dents fonctionnelles.

Benthique, elle fréquente des eaux peu profondes, s’étageant entre la surface et jusqu’à 60 m (Fisher et al., 1987) ; elle affectionne les fonds sablonneux et boueux. En Méditerranée, elle semble plus facilement observée en proximité des côtes andalouses ou dans le golfe de Gabès qu’en d’autres aires où elle se fait désormais de plus en plus rare.

Cette raie se nourrit de poissons, de crustacés et de céphalopodes. Elle fait l’objet de captures par les filets et les chaluts de fond, comme aussi avec les longues palangres de fond.

Elle peut peser plus de 60 kg ; son envergure maximale atteint 4 mLes femelles matures sont généralement plus grandes que les mâles. 

Ovovivipare, après une période de gestation d’environ 6 mois, elle porte de 4 à 7 embryons qui, à la fin de leur développement utérin, mesurent entre 38 et 44 cm. Les femelles arrivent à maturité plus tard que les mâles.

Normalement, elle ne présente pas de danger pour l’homme, mais l’aiguillon doté d’épines peut néanmoins infliger de très douloureuses blessures.

Cette espèce n’a pas été inventoriée par Roger Miniconi, dans la somme qu’il a dressé et publié pour les eaux de Corse. Ce dernier a néanmoins déjà rencontré la raie papillon épineuse, en 1997 notamment, alors qu’il arbitrait une compétition le championnat de pêche à la traine, au large de Bastia (comm. pers.).

Protection : figure dans les Annexes du Protocole relatif aux Aires spécialement protégées et à la diversité biologique en Méditerranée, en date du 8 août 2012. L’espèce comme l’état de ses populations demeurent fort mal connus.

Gymnura altavela 2Gymnura altavela 3 Thomas Paracchini, Gymnura altavela 1, Thomas Paracchini 06 07 2014

Photos © Thomas Paracchini

Une femelle a fait l’objet d’une capture accidentelle, sur la côte orientale de l’ile, le 6 juillet 2014, lors d’une pêche nocturne au vif, à la canne ; elle se trouvait à l’embouchure du Golo, en mer Tyrrhénienne, à une cinquantaine de mètres du bord, à une profondeur inférieure à 10 m. Elle a été recensée parmi les espèces peu commune de cette aire, par suite d’une prise effectuée le 6 juillet 2002 sur les côtes italiennes du Latium (spécimen déposé et conservé au Musée Zoologique de Naples)

Non mesurée (estimation). Poids non éviscéré : 72 kg

Références bibliographiques

CAPAPE C., ZAOUALI J., TOLASINI J. & BOUCHEREAU J. – Reproductive biology of the spiny butterfly ray, Gymnura altavela (Linnaeus, 1758) (Pisces: Gymnuridae) from off the Tunisian coast. Scientia Marina. 1992, 56(4): 347-355.

MINICONI Roger – Les poissons et la pêche en Méditerranée ; la Corse. Ed. A. Piazzola-La Marge. Vol. 1., 256 p. Gênes, 1994.

PSOMADAKIS Peter Nick, SCACCO Umberto & VACCHI Marino – Recent findings of some uncommon fishes from the central Tyrrhenian Sea. in Cybium 2006, 30(4): 297-304.

 Article mis en ligne le 25/07/2014.

CRLa présence de la raie papillon-épineuse est aujourd’hui si rare en Méditerranée (malgré un travail d’enquête complet tout au long de son aire de répartition historique), qu’elle doit avoir massivement diminué au cours des 20 dernières années, en raison d’une forte pression de pêche et d’une dégradation du milieu, liée à l’aménagement du littoral. Cette espèce est considérée comme étant EN DANGER CRITIQUE D’EXTINCTION en Méditerranée sur la base d’un déclin passé, soupçonné supérieur à 80%.

 Gymnura altavela, distrib

Gymnura altavela – Distribution

 

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