Lieu de découverte : à une centaine de mètres au sud de l’embouchure du Travu (fleuve côtier traversant la plaine orientale) ; commune de Solaro
Identification : il ne s’agit pas d’une Raie brunette (Raja undulata) comme on a pu le croire de prime abord. Même si la ressemblance existe, l’absence de carène latérale, la forme des cornes et la taille permet d’authentifier un œuf de Raie blanche (Rostroraja alba), connue en Corse sous les appellations de Raza bianca, Raza petrosa, Raza cacaglia ou Raza gianca. Relativement rare en Méditerranée (strictement interdite à la pêche dans les eaux de la Communauté Européenne), sa présence est plutôt enregistrée au sud de la Sicile et au près des côtes tunisiennes. Ses effectifs sont plus nombreux en Sardaigne qu’en Corse. Elle se maintient le long de la partie orientale et auprès du Capucorsu, dans les eaux des iles toscanes…
En avril 2014, un second exemplaire a été découvert plus au Sud, en proximité de Sulinzara.
Capsule
Longueur : 140 mm, sans les cornes (taille maximale : 20 cm)
Les longues cornes supérieures sont naturellement convergentes ; celles de la partie inférieure se terminent par un petit « crochet ».
Il s’agit du premier exemplaire trouvé sur le littoral français pour cette espèce, depuis le lancement du programme caPoeRA, alors qu’elle était autrefois la plus facilement pêchée. Sans doute a-t-elle été victime de la surpêche ? Cette raie figure sur la Liste Rouge de l’UICN des espèces menacées de disparition.
Période de reproduction : de mars à septembre
Les œufs sont déposés par la femelle dans les fonds sableux. L’embryon se développer grâce aux réserves vitellines contenues dans sa capsule cornée. A maturité, la petite raie se glisse par une fente transversale située entre les cornes supérieures. Son espérance de vie avoisine treize ans.
Remarque : cette capsule est surement venue s’échouer après la tempête de secteur sud-est du 6 novembre 2011. L’examen n’a révélé aucune trace de prédation ; l’ouverture de l’aileron supérieur prouve que la jeune raie est parvenue à terme.
Inventeur : Jérôme Mirande
Petit conseil : pour faciliter l’identification d’une capsule sèche, il est possible de la réhydrater en la trempant dans l’eau plusieurs heures durant.
Le même spécimen, après séjour de 12 heures dans l’eau
Source : Serena F., Mancusi C. & Barone M. (2010) – Guida pratica di identificazione della razze (Rajidae) del mar Mediterraneo ; linee guida per la raccolta e l’analisi dei dati. Biol. Mar. Mediterr. 17 (suppl. 2), 204 p.