Raja brachyura est une espèce commune du Nord-Est Atlantique, un peu moins fréquente dans le bassin occidental de la Méditerranée, où elle se cantonne. Elle est inféodée aux fonds marins essentiellement distribuée entre 30 et 100 m de profondeur. En pêche, dans l’aire océanique, elle se capture jusqu’à 150 m de profondeur, contre 300 m en Méditerranée. Elle privilégie les zones rocheuses, celles où les galets, les graviers alternent avec des sables grossiers. Elle s’enfouit volontiers dans le sable en créant un déplacement d’eau et de sédiment à l’aide de ses nageoires pectorales.
En prédatrice spécialisée, cette raie se nourrit principalement en étant jeune de petits crustacés (essentiellement des Mysidiacea -crevettes- et des Gammaridea -petits invertébrés détritivores-), mais aussi des vers polychètes (Nephtys spp., Sygalion spp.), des calmars (Loligo spp.), plus volontiers remplacés dans l’alimentation de spécimens de taille moyenne à grande par des poissons osseux (comme des sardines Sardina pilchardus, des merlans bleus Micromesistius poutassou, des tacauds Trisopterus luscus, des vives Echiichthys vipera, des lançons Gymnammodytes cicerelus ou des dragonnets Callionymus spp.).
Elle atteint la maturité sexuelle entre la neuvième année et la onzième année, âge auquel elle sa taille est de 80 à 90 cm. Taille max observée : 1, 20 m. Son espérance de vie est de l’ordre d’une quinzaine d’années.
On ignore à quel moment particulier se déroule la ponte, composée d’au moins 30 œufs, mais on sait qu’en Atlantique elle se déroule essentiellement entre février et août. En Corse, pour cette espèce, une seul et unique capsule a été officiellement recensée à ce jour . Sa découverte s’est produite à la mi janvier 2011. Comme la période de gestation dure près de 7 mois, on peut penser que la ponte s’est produite au minimum en mai de l’année précédente, voire antérieurement.
L’espèce pourrait être assez fréquente en Corse, au moins dans l’extrême sud. Bien que nous ne disposions d’aucune étude spécifique pour la zone, la situation des eaux sardes baignant l’ile de l’Asinara (Sassari) est susceptible d’apporter un éclairage utile. De mai à juin 2002, les pêcheurs locaux ont capturé 225 spécimens entre 25 et 40 m. Cet échantillon se composait de 102 femelles et 123 mâles.
Sources :
D. Ader, S. Huet in : DORIS, 9/3/2012 : Raja brachyura (Lafont, 1873)
B. Catalano, M. Dalù, U. Scacco & M. Vacchi (2007) – New biological data on Raja brachyura (Chondrichthyes, Rajidae) from around Asinara Island (NW Sardinia, Western Mediterranean). Italian Journal of Zoology, 74:1, 55-61
M. C. Follesa, A. Mulas, S. Cabiddu, C. Porcu, A. M. Deiana & A. Cau (2010) – Diet and feeding habits of two skate species, Raja brachyura and Raja miraletus (Chondrichthyes, Rajidae) in Sardinian waters (central-western Mediterranean). Italian Journal of Zoology, vol 77 (1): 53-60.
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2013
5 juillet
golfe d’Ajaccio (?)
prises accessoire de pêche, au nombre de deux, photographiée ici à bord du bateau de Jean-Louis Silvestri.
Cette espèce est caractérisée par :
– un museau bien arrondi, avec un rostre peu proéminent
– une peau couleur beige à brun-clair parsemée de nombreuses petites taches sombres, en face dorsale, distribuées jusqu’aux bords du disque
– quelques taches claires, parfois entourées de points sombres, formant des sortes d’ocelles.
– une queue courte (d’où le nom commun). Sa longueur est inférieure au diamètre du disque. Elle porte deux petits ailerons dorsaux.
– de fortes boucles (denticules recourbés vers l’arrière) sont visibles sur l’axe vertébral. Chez les jeunes et les femelles, cette unique rangée se prolonge sur la queue.
– une peau entièrement rugueuse, couverte de denticules cutanés.